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    CRITIQUE LITTÉRAIRE
    L'Immoraliste




    Critique publiée par Antoine le 23-01-2007

    L'oeuvre d'André Gide s'inscrit dans la tradition du "discours continu sur l'homme", dont quelques avatars les plus célèbres seraient Montaigne, Rousseau, Stendhal. Il s'applique à faire sans cesse l'examen de soi, et de voir où bien cela peut le mener, en se remettant en question et sans jamais faire l'apologie de rien, sinon de "l'originalité et l'autonomie de l'individu". André Gide est l'une des figures marquantes de la première moitié du XXème siècle, et fondateur de la NRF. Prix Nobel en 1947.

    Résumé de "L'Immoraliste" :

    "L'Immoraliste" (écrit en 1902, Gide avait 33 ans) est la confession que fait Michel, le personnage principal, à ses amis, une nuit, devant le désert. Michel est un pur produit d'une éducation puritaine et a fait d'austères études avant de devenir historien spécialisé dans l'Antiquité, les vieilles pierres. Il épouse Marceline (qu'il aura du mal à désirer) ; lors de leur voyage de noces en Tunisie il échappe de peu à la mort à cause d'une maladie dont il relèvera après de grandes souffrances et un affaiblissement considérable. C'est ensuite, de par ce retour à la vie et au contact d'enfants tunisiens, qu'il prendra conscience de ses priorités, de sa "soif de vivre", et qu'il construira son "nouvel être". Cette transformation radicale passera par une volonté de sentir son corps exister, par un désintérêt pour son métier, pour les vieilles pierres mortes auxquelles il préfère la chaleur du présent ; il devra aussi se débarrasser des conformismes, de ses contraintes puritaines. Rentré en France avec la fragile et attentionnée Marceline, il passe l'été à La Morinière (propriété familiale en Normandie) avant de s'installer à Paris. Il y reprend son ancienne vie mais abhorre les gens qui l'entourent : il se sent différent. Il se rapproche en revanche de Ménalque, un individu délibérément sans attaches, qui veut vivre au fil de ses envies. Pendant un moment Michel croit que Marceline va lui donner un enfant, mais cela sera impossible, ce qui le plonge dans une quête effrénée de lui-même, de l'être qu'il a toujours souhaité devenir. Marceline tombe malade à son tour. Tout le reste du récit sera constitué par l'ambivalence de Michel qui d'un côté veut ne penser qu'à s'épanouir en tout égoïsme, et d'un autre s'occuper de Marceline (mais on a le sentiment qu'il souhaite presque sa mort). Tous deux retournent à La Morinière ; Michel, contrairement à l'année précédente, s'intéresse moins à la gestion de ses terres qu'à certains ouvriers qui la travaillent, des voyous, des alcooliques, des braconniers ; des hors-la-loi. Il entraîne enfin Marceline dans une fuite en avant, de nouveau jusqu'en Tunisie, prenant toujours les mauvaises décisions par rapport à la santé de son épouse. Au bout du compte Marceline mourra, tandis que Michel, délaissant sa femme, goûtait la vie la plus libre dans les nuits tunisiennes. Il restera finalement en Tunisie, où il raconte sa "libération" à des amis : l'ouvrage que l'on vient de lire.

    Thématique, évolution psychologique :

    * "Un nouvel être" : l'état d'esprit de Michel au sortir de sa maladie me paraît spontané, naturel ; il se découvre à lui-même ("Et soudain me prit un désir, une envie, quelque chose de plus furieux, de plus impérieux que tout ce que j'avais ressenti jusqu'alors : vivre !"). Dans le désert tunisien il essaye de se fondre avec la nature, se rase, se laisse brûler par le soleil, privilégiant son corps à son esprit ("je sentais extraordinairement"). Toujours spontanément, il comprend qu'il avait fait fausse route, et qu'il lui faut se débarrasser de son éducation : il se compare à un palimpseste qu'il doit gratter pour partir à la découverte d'"un texte très ancien infiniment plus précieux" ; retrouver l'état sauvage sous une épaisse couche d'instruction puritaine. Il ne veut penser qu'à son épanouissement personnel, en faisant fi de tous les tabous.

    * Identifications : peu à peu Michel, après cette réaction débridée, irréfléchie, va s'analyser davantage. D'abord, il va s'identifier à sa nouvelle façon de concevoir son être. Rentré à Paris ses anciens congénères le dégoûtent : "Ils se ressemblent tous, lui disais-je. Chacun fait double emploi. Quand je parle à l'un d'eux, il me semble que je parle à plusieurs. - Mais, mon ami, répondait Marceline, vous ne pouvez demander à chacun de différer de tous les autres. - Plus ils se ressemblent entre eux et plus ils diffèrent de moi." Michel va se glorifier de sa différence, et tomber dans le culte de l'individualisme forcené ("ce qui me séparait, me distinguait des autres, importait ; ce que personne d'autre que moi ne disait ni ne pouvait dire, c'était ce que j'avais à dire." Il y a du Zarathoustra chez Michel, l'idée de se placer au-dessus des autres, en solitaire. Au fil de ses rencontres il en arrivera à n'apprécier que les marginaux, les malfrats.

    * Disponibilité, liberté absolue : A la mort de Marceline (qui par sa faiblesse le gênait, lui qui n'aime plus que les forts, ceux qui ont la santé), Michel a fini par obtenir la vie qu'il recherchait. Pourtant, cette disponibilité le déconcerte (car les remises en question chez Michel, comme chez Gide, sont nombreuses). Il demande à ses amis, venus écouter sa confession : "Arrachez-moi d'ici à présent, et donnez-moi des raisons d'être. Moi je ne sais plus en trouver. Je me suis délivré, c'est possible ; mais qu'importe ? je souffre de cette liberté sans emploi".

    Telle est à mon avis le grand intérêt de "L'Immoraliste" : non pas de nous enseigner quoi que ce soit (Gide ne voulait pas de disciple), mais de nous faire réfléchir sur les questions les plus fondamentales à propos de l'identité humaine. Qu'est-ce que le "moi", peut-on avoir une personnalité sans vivre à travers les autres ? Quelles sont les limites de l'individualisme ?


    Le critique : Antoine
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