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    CRITIQUE LITTÉRAIRE
    Raspoutine : l'ultime vérité - Edvard Radzinsky




    Critique publiée par Woland le 06-06-2007

    Raspoutine : l'Ultime Vérité
    Traduction (du russe) : Macha Zonina & Macha Chevalot
    Titre américain : The Rasputin File
    Titre anglais : Rasputin : the Last Word



    Rarement personnage historique aura été aussi adulé et aussi haï, de son vivant comme dans sa mort, que Grigori Efimovitch Raspoutine. Il faut dire que, fût-ce dans l'Histoire de la Russie elle-même, on ne lui trouve aucun équivalent.

    Il naquit dans le petit village de Prokovskoïé, dans la province de Tobolsk. On a longtemps été incapable de fixer la date exacte de cette naissance jusqu'à ce que, dans les archives de Tioumen, des feuillets de recensement aient été retrouvés avec la mention du 10 janvier 1869, jour d'ailleurs de la St Grigori.

    Un flou identique entoure la signification de son patronyme qui veut dire aussi bien "libertin, débauché" que "carrefour, croisée des chemins." On ne sait toujours pas s'il appartint ou non à une secte de klystys, ces croyants orthodoxes qui estimaient que seule l'action du péché pouvait apporter le repentir et le salut. Lui-même aimait à s'affirmer starets (équivalent d'un ermite vivant quasiment en saint et capable d'accomplir des miracles, voyez "Les Frères Karamazov") et s'il est une chose par contre dont on est certain, c'est que cet homme au regard incroyable possédait d'indéniables dons de guérisseur.

    Loin des médecins et des charlatans de toutes sortes, Raspoutine fut le seul qui se révéla capable d'apaiser les souffrances qu'infligeaient à l'héritier du trône de Russie, le tsarévitch Alexis Nicolaïevitch, la maladie héréditaire que lui avait léguée sa mère, la princesse Alix de Hesse, petite-fille de la reine Victoria et qui, en épousant Nicolas II, avait pris le nom russe d'Alexandra Fédorovna.

    Et ce fut ainsi que Raspoutine devint un habitué de Tsarkoïé Selo, la résidence moscovite des tsars.


    Le volume de plus de 600 pages que consacre aux protagonistes de cette tragédie l'historien russe Edvard Radzinsky s'appuie essentiellement sur le fameux "Dossier" établi par les autorités bolcheviques sur les activités de Raspoutine. Longtemps disparu, ce document de 426 pages écrites recto-verso et dont le titre original est : "Commission d'enquête extraordinaire en vue de l'établissement des actes illégaux accomplis par les ministres et autres responsables du régime tsariste - Département des investigations" refit surface en 1995 chez Sotheby où Rostropovitch, familier de Radzinsky, l'acheta pour celui-ci.

    Les bolcheviques cherchaient évidemment à noircir la famille impériale au maximum. En dépit de ce parti pris, le "Dossier" ne parvient pas à dissimuler l'étonnante complexité d'une histoire qui pesa d'un poids décisif sur le destin de la Russie.


    Ce qui m'a personnellement très choquée, ce sur quoi je ne cesse de m'interroger, c'est sur l'état mental de la tsarine. Elle devait déjà posséder un tempérament exalté que son coup de foudre pour "Nikky", puis toutes les années pendant lesquelles elle attendit de donner enfin un héritier au trône des Romanov ne firent qu'aggraver. La maladie de son fils, longtemps tenue secrète et contre laquelle la médecine de l'époque demeurait impuissante, fut le coup de grâce qui fit basculer cet esprit fragile dans la folie. (Chose curieuse, le délire religieux qui accable alors cette ex-protestante rappelle de façon frappante celui dans lequel sombra Elisabeth d'Autriche après le suicide de l'archiduc Rodolphe.)

    La religion judéo-chrétienne étant ce qu'elle est, la tsarine ne pouvait que se sentir coupable d'avoir "contaminé" son fils. Mais on peut quand même s'étonner de voir cette femme se montrer si faible dans ce domaine alors que, en parallèle, elle fait preuve d'une volonté d'acier pour maintenir son ascendant sur le tsar et pour éliminer les ennemis politiques de Raspoutine.

    Autre source de stupeur dans l'affaire : l'attitude ambiguë de Nicolas II envers "Notre Ami" - tel est le nom qu'Alexandra donnait à Raspoutine. L'appréciait-il ou pas ?
    Le père, certainement, devait se montrer reconnaissant de l'apaisement que le starets dispensait à son fils mais le monarque était-il aussi heureux que cela de voir Raspoutine s'immiscer de plus en plus dans la politique de l'Empire ?

    Et encore peut-on vraiment dire que les suggestions politiques de Raspoutine étaient de son seul fait à lui ? Au fur et à mesure qu'on lit ce pavé, on se rend compte que Raspoutine ne faisait après tout que reprendre les idées de la tsarine, qu'il appelait non sans raison "la patronne."

    Ajoutons à cela la coterie qui, sous Nicolas II, était hostile à la tsarine (non seulement en raison de ses origines allemandes mais aussi parce que, la chose était incontestable, elle "gouvernait" son mari) et qui regroupait, il faut bien l'admettre, l'intégralité de la famille Romanov. Mélangeons le tout et nous obtenons le meurtre de Raspoutine par un trio dominé, semble-t-il, par le prince Youssoupov et le grand-duc Dimitri, son ex-amant. Un meurtre qui se déroula dans la nuit du 17 au 18 décembre 1916 et dans des circonstances extraordinaires que je vous laisse découvrir.

    Trop proches de la famille régnante, les meurtriers ne furent qu'exilés ...

    L'intérêt premier de ce livre - qui souffre néanmoins de quelques longueurs - est qu'il éclaire en effet pas mal la personnalité de Raspoutine et que, ce faisant, il renforce les ombres qui entourent celles du couple impérial. Alors, Raspoutine, victime lui aussi des Romanov et de la malédiction qu'ils traînaient depuis le premier de leurs ancêtres qui confisqua le pouvoir ? Qui sait ... En tous cas, il fascine toujours autant les Russes ... et les autres.


    Le critique : Woland
    Note :
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