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    CRITIQUE LITTÉRAIRE
    Jack Kerouac : Sur la route




    Critique publiée par Woland le 06-04-2005

    Avez-vous rencontré, au hasard de vos nombreuses et bénéfiques lectures, certains de ces livres si particuliers qui, bien que vous soyez viscéralement hostile à la philosophie défaitiste de la vie qu’ils paraissent véhiculer, n’en trouvent pas moins le moyen de vous sauter au cou comme s’ils vous connaissaient depuis toujours avant de s’installer douillettement, tendrement, tout au fond de votre esprit et de votre cœur ? …

    Eh ! bien, « Sur la Route », de Jean-Louis Kérouac, descendant vraisemblable de nobliaux bretons nommés Lebris de Kérouarc’h, et mieux connu sous son nom de Jack Kerouac, est de ceux-là.

    Pourtant, il n’y a pratiquement pas d’intrigue dans ce roman. Rien que des noms, beaucoup de noms de villes, des plus anonymes aux plus célèbres, qui s’échelonnent d’est en ouest parmi les paysages aussi vastes que contrastés des Etats-Unis. Et des routes si nombreuses, si folles que, à jamais, elles se confondront dans « la Route », celle qui, tel un trou noir inavoué, aspire, malaxe, rabote, rejette, digère … le narrateur, Sal Paradise – beau nom, n’est-ce pas ? – et surtout son « Ange » qui ne se transformera en « clochard céleste » qu’à la fin du livre, Dean Moriarty.

    Dean pour la folie auto-destructrice ; Moriarty pour toute la noirceur obsessionnelle. Ainsi placé sous ce double parrainage, l’anti-héros désespéré de « Sur la Route » tour à tour nous répugne, nous choque, nous séduit, nous force à rire pour ne pas grimacer et même nous attendrit.

    Fils d’un alcoolique devenu clochard et qui s’appelait aussi Dean Moriarty, notre Dean à nous n’a pratiquement pas connu sa mère, morte alors qu’il n’avait que 4 ans. Son enfance, ce sont les « cuites » terribles d’un père auprès duquel il s’entête à vivre, cotoyant lui-même clochards et paumés jusqu’à l’âge de 11 ans, date de sa première arrestation - pour vol de voiture - et de sa première maison de correction. Derrière les murs bien clos, le petit rêve encore et toujours de son père et de la Route sur laquelle il chemine sans fin, de ville en ville, passager clandestin dans les wagons des convois de marchandises. Et, plus sûrement que la maison de correction, le rêve et la Route se referment sur lui.

    Car il est impossible de considérer Dean Moriarty Jr comme autrement qu’un déséquilibré, un asocial, plus lunaire que vraiment violent mais irrémédiablement voué à errer dans les méandres du jeu social sans jamais y trouver ne serait-ce que le plus humble des strapontins.

    L’alcool – fidèle à l’image paternelle, Dean boit évidemment comme une outre, à « s’en casser la tête » selon l’expression consacrée – la marijuana – pudiquement rebaptisée « thé » en cette après-guerre américaine – et vraisemblablement d’autres substances sur lesquelles Kerouac fait volontairement l’impasse sont ses plus fidèles compagnons. Avec la Déchéance et la Vieillesse et puis la Mort, qu’il fuit jusqu’à en crever, au volant de toutes les voitures qui lui tombent sous la main, sur cette Route que, lorsqu’elle vient buter sur un océan, il reprend immédiatement en sens inverse.

    Oh ! bien sûr, Dean aime aussi le sexe mais, même si les femmes semblent vouloir presque toutes lui tomber dans les bras, elles ne sont pour lui qu’un autre moyen de conjurer le Destin. Vaillamment, il en épousera trois : Marylou, Camille et Inez et il aura même des enfants. Mais il est foncièrement incapable de « se poser », d’édifier quelque chose, bon gré, mal gré. Le faire, ne serait-ce pas trahir le Père, ce clochard dont il ne sait pas s’il est mort et qu’il recherche avec la même obstination dans tous les lieux les plus mal famés des USA ? …

    Fils d’un destin gâché, Dean gâche le sien avec constance. Trop souvent égoïste, parfois touchant, tantôt exaspérant comme un vilain garnement qui veut à toutes forces attirer l’attention sur lui, tantôt merveilleux de gentillesse et de tendresse, jamais cynique mais toujours désespéré, c’est un dément « au rire maniaque » comme le dit Sal et c’est aussi un pauvre gamin privé d’amour qui roule, qui roule sur la longue Route afin d’oublier le vide immense qui le cerne.

    A la fin du roman, alors que tous ses compagnons de cavale et de boisson sont rentrés dans le rang, il s’éclipse discrètement et non sans élégance dans son vieux manteau mité, au coin de la Septième Avenue, à New-York. Et Laura, la compagne de Sal, devenu « écrivain écrivant », éclate soudain en larmes et s’écrie : « Oh ! On n’aurait pas dû le laisser partir ainsi ! Qu’est-ce qu’on va faire ? … »

    Un livre étrange, donc et fascinant, qui allie à des dialogues volontairement plats de splendides images d’une poésie brute assez proche de celle d’un Henry Miller – Kerouac le considérait d’ailleurs comme l’un de ses maîtres. Et ça, c’est une référence, non ? …


    Le critique : Woland
    Note :
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    Posté par MarcFenek le 17-09-2005
    Ma note :

    C''est bizarre... Bourré de rêves et, pourtant, particulièrement glauque...
    La route n''est pas une fille facile. Elle se fait aimer parfois, mais aussi détester, et peut laisser brisé, cassé. Finalement, une expérience à faire, sans doute ; mais après avoir traversé les États-Unis dans tous les sens, est-on arrivé quelque part ?
    Kerouac finit jeune et alcoolique. Sans doute Sal Paradise a-t-il fini de même.
      

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