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    CRITIQUE LITTÉRAIRE
    Baptiste Morgan: Mon voisin, c'est quelqu'un




    Critique publiée par Caroline le 09-07-2002

    Comment un aquariophile pas très malin devient l'homme de main d'un obscur parti néo-nazi et tourne au parfait salaud. Comment des militantes démocrates avisées, des politiciens et des journalistes méfiants se laissent manipuler par les médias. Comment un sombre inconnu, à la dialectique populiste bien rodée, prend le pouvoir en quelques mois dans un pays florissant d'Europe.

    Si Vincent Engel signe son dernier roman du pseudonyme Baptiste Morgan, ce n'est pas pour céder à la vogue du secret littéraire, mais parce qu'il mène de front deux oeuvres d'inspiration très différentes. A ses sages historiques succède cette glaçante satire politique. Son dernier roman, Retour à Montechiarro, a été couronné, en décembre 2001, par le prix Victor Rossel des jeunes.


    Les affres de la compromission
    par Caroline Lhonneux - E-novateur.org

    Le roman : " Mon voisin c'est quelqu'un " écrit par Baptiste Morgan alter ego romanesque de Vincent Engel crible de balles les idées préconçues, se paye la délation de ces nouveaux sauveurs de l'humanité. Les lettres tombent sans rendre les armes pour mettre en œuvre et en écrits l'insidieux discours extrémiste. L'auteur compte les clous perçant la carcasse de la démocratie, lève le voile et piétine les drapeaux en berne tandis que s'infiltre l'ombre ténébreuse de l'idéologie ultra-nationaliste. Deux cents et dix pages qui montrent que l'Homme est loin, bien loin de s'élever au-dessus des différences nationales et des hiérarchies sociales. Peuple responsable de l'enlisement d'une démocratie qui n'a plus pour elle que son sens étymologique, et encore. La liberté est aujourd'hui l' accord marqué, voté, le crédit accordé à ceux qui feignent de comprendre, de les comprendre, enfin. Hommes ô Hommes, le " Messie " is back et s'appelle Jorg Von Elpen. Dans ce livre, Vincent Engel s'offre un flirt avec la haine, s'envoie en l'air avec l'intolérance et fustige les prétendants à la résurrection d'une nation par des bienfaiteurs au credo aussi sec que leur dogme nauséabond.

    Le scénario presque quotidien accroche le lecteur par ses apparences de déjà vu ou déjà connu : Otto petit vendeur d'aquarium, sans famille ni attaches, sans référents ni références, vivant dans son petit pavillon, avec ses petits moyens et ses petites espérances fait la connaissance de façon fortuite de son voisin, ce quelqu'un, ce voisin. Grand homme qui parle de façon grandiloquente, grand avocat, habitant un grand château jouxtant le petit jardin du narrateur, Otto. L'homme, sans histoire, devient brigand et sombre dans l'indicible par le seul fait d'une conversation avec un personnage apparemment respectable et respecté, Jorg Von Elpen. Mise en scène de David contre Goliath, prestigieux combat en moins. Combat new version où, pour des besoins d' innovation, David termine knock-out. Les histoires d'hommes " puissants " et d'hommes " démunis " sont le quotidien de la planète, sa marque de fabrique. Les rapports de voisinages sympathiques font la place belle à l'inconscience, à la sottise, à l'ignorance. Alors qu' Otto a simplement rendu service à son voisin c'est-à-dire à la seule personne lui ayant jamais manifesté un intérêt certain. La trame n'est pas l'amitié, que diable non, mais le drame qui se joue sur fond de quiproquo aux couleurs d' une enveloppe brune …Jolie couleur, beau pli qui noie le poisson et le pêche à coup de manipulations aussi subtiles qu'inimitables. Jusqu'au jour où le narrateur manipulé reprend une bouffée d'oxygène, respire cet air gazeux, cet air dont on connaît la chanson mais…Trop tard : le poisson rouge tourne inlassablement dans son bocal incapable d'objectiver ou de maîtriser son trouble et la situation.

    Vincent Engel développe de façon magistrale les déboires, les dérives et les influences inhérentes aux jeux extrémistes quels qu'ils soient. Il nous projette dans un présent qui est peut-être futur et qui vient tout juste de devenir passé. Les temps devront-ils toujours être décliné au vent sinistre de la peur pour espérer l'éradication de l'intolérance et de la bêtise ? Apparemment, oui. Et si nous étions nés sous le nom d'Otto ? Si nous étions aquariophile d'une contrée plus réelle qu'imaginaire ? Et si la maxime " Mieux vaut prévenir que guérir " avait été ou est oubliée aujourd'hui, que ferions-nous ?

    Pas d'Otto dans les presses mondiales des dernières semaines mais une pandémie dévastatrice, pandémie décimant un peuple qui a préféré le miracle de la guérison ou de la rémission fermant définitivement la porte à l'immunité et à la prévention.

    Dieu Marketing a enfanté cette oeuvre au moment du premier tour " fin du monde " des élections présidentielles françaises. Et le 7éme jour le créateur ne modela pas l'Homme mais la réaction, l'action financière. Arme imparable et ultime missile prénommé " prise de conscience ". Fric, ventes, manifs, le tour est joué et au deuxième scrutin on ne crie plus " J'ai honte " mais " Je suis fier ". Les nombreuses œuvres, essais, romans ont, sans aucun doute, fait partie intégrante d'un phénomène de réveil consensuel d'un peuple qui change de conscience et de centre d'intérêt aussi rapidement que les parutions littéraires apparaissent sur le marché.

    Mon voisin, c'est quelqu'un ! Baptiste Morgan, Edition Fayard, 2002, 210p.


    Le critique : Caroline
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