Commentaire de Mary-j-dan :
Perdue, par un début un peu difficile, avec beaucoup de chiffres où je m’égarais dans les époques, je ne regrette vraiment pas ma ténacité à vouloir le lire jusqu’au bout. Et je m’interroge, notre terre pourra-t-elle supporter autant de millénaires à périr et à renaître de ses cendres ?
Certains passages donnent froid dans le dos, parce qu’ils ressemblent à notre présent « aggravé », parce que l’on pourrait qualifier de visionnaire l’auteur de ce roman. N’avons-nous pas déjà posé les premières pierres de ce futur ? Comme notre « Liberté, Égalité, Fraternité » ! Qu’en est-il ? Notre LIBERTÉ se restreint au fil des temps, c’était prévu et c’est fait : nous sommes des numéros compartimentés à l’intérieur de cases dans lesquelles nos droits rétrécissent à vue d’œil. Cette vignette du « droit d’exister » est terrifiante, mais n’est-ce pas un phénomène déjà appliqué, sous forme déguisée ? Les facteurs chance et intelligence constituent les premiers éléments de l’inÉGALITÉ et nous n’avons pas le droit de respirer impunément. Quant à la FRATERNITÉ… Le conditionnement, la délation, font aussi parti de notre paysage.
J’ai été vivement émue par cette « solution radicale qui consiste à éliminer un grand nombre d’êtres humains, méthodiquement, sans effusion de sang, légalement, sans provoquer de recours sociaux. » Les envoyer à la douche, comme dans les camps de la mort… Le « pouvoir » exerce cette manipulation depuis fort longtemps. De nos jours, elle n’en est pas à la mise en place d’un tel processus d’extermination, quoique…
Monsieur Guy Sembic a habilement structuré son roman en mêlant une description du futur attaché au présent, avec quelques passages émouvants et une fin qui appelle la lecture du suivant.
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Réponse de l'auteur au commentaire de Mary-j-dan : Dans la 2ème partie, et la 3ème, cependant, l'on change radicalement d'univers quoique nous demeurons dans le même monde, puisque cet univers est essentiellement "relationnel" cette fois...
Tu verras, chère Mary-j-Dan, "La Traversée" sera véritablement un roman, puis "Après la traversée", un peu moins...
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