Commentaire de Ishtar :
C'est avec un plaisir immense que j'ai lu l'ouvrage de Madame Marie-Madeleine Hermet concernant cette fameuse question du "Bien" et du "Mal" qui est probablement la plus importante que je me sois également posée depuis longtemps et sans nul doute celle à laquelle, j'ai le plus réfléchi à la lumière de mon propre cheminement. C'est donc avec beaucoup d'attention que j'ai lu cet ouvrage, faisant écho à mes propres réflexions et je dois admettre que concilier la vision chrétienne avec les deux principes "Bien" et "Mal" est assurément très compliqués.
Je dois avouer que pour les croyants, il doit être aussi très difficile d'expliquer le sacrifice rédempteur de Dieu voulant racheter le genre humain par la mort de son fils unique, sans que cela puisse paraître une démarche sadique aux yeux des athées et pourtant, l'explication de Madame Hermet est simple... pour elle, l'asthme de l'âme est chose courante sur Terre et dans chaque famille il s'y trouve un agneau à immôler (cfr. Corinne si totalement immaculée était prédestinée à mourir jeune comme toutes les élues du tendre Seigneur - p.13).
En ce qui me concerne, j'ai très difficile à croire que les hommes peuvent entrer dans le plan divin par leurs actions mais aussi par leurs souffrances. A cela, Madame Hermet explique que la Providence prend soin de tout et des moindres petites choses (cfr. vous avez touché le fond du désespoir mais les amis sont là et ils ne vous laisseront pas tomber. Ayez confiance en l'homme sinon en Dieu - p. 16).
Je suppose que la désespérante générosité de Jean-Sophocle serait son acte de foi, son rachat à lui, sa personnelle rédemption devant Dieu.... je reste néanmoins septique (sourire).
Je suppose qu'il ne doit pas être trop difficile d'expliquer pour les croyants, que dans un certain sens Dieu serait un tentateur pervers (cfr. le fruit de l'accouplement immonde de Carmen et Aristide fut un magnifique bébé joufflu et potelé, un fils du péché resplendissant de bonne santé - p.37)... puisque qu'après tout, dans la Génèse, Adam et Eve succombèrent également avec insouciance et désinvolture à la chair et enfantèrent Caïn avec le secours de l'Eternel (sourire)...
Il doit être aisé d'admettre pour les croyants que la morale divine puisse s'accomoder des génocides ainsi que de la souffrance et du supplice des enfants, je suppose qu'il faut voir cela comme une démission de la raison afin de rendre acceptable ce qui la nie (cfr. la misère des autres, j'en ai rien à foutre, disait le chef du clan grandeguelien - p.47)... en ce qui me concerne, je trouve cette vision absurde car elle ouvre la porte à l'indifférence et aux extrémismes de la pensée dont l'histoire montre qu'ils peuvent nourrir les fanatismes les plus sanguinaires...
Je souhaiterai vous remercier Madame Marie-Madeleine Hermet, votre ouvrage m'a permit d'ouvrir les yeux, que d'un point de vue moral, je n'ai pas le droit de croire, je ne puis croire en Dieu, ni en la bonté des divines Providences définies par le catéchisme comme étant les moyens par lesquels Dieu conduit avec sagesse et amour toutes les créatures jusqu'à leur fin ultime... Je refuse d'accepter que la foi en Dieu puisse faire croire que sur la croix, le Christ a prit sur Lui tout le poids du mal. Les théologiens devraient m'expliquer alors :
- Pourquoi il se trouve encore et toujours tant de vies broyées par la souffrance ?
- Pourquoi a-t'Il créé alors qu'Il ne pouvait pas ne pas savoir que le pire des maux surviendrait dans sa création ?
Grâce à vous Madame, j'ai enfin compris que dans ses actes, l'homme ne doit pas attendre le pardon de Dieu mais qu'il doit choisir ses propres règles de vie. Il doit faire preuve de plus de maturité que les croyants qui s'en remettent en permanence aux Ecritures et à Dieu via les discours des Imams, du Pape, de Rabins, de Prédicateurs et Gourous en tous genres...
L'homme doit apprendre que sa morale n'est pas une contrainte que Dieu lui impose...
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