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DROIT DE REPONSE
Jérôme NODENOT La sagesse des Fouch
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Commentaire de MIM :
Jérôme Nodenot expose ses idées sur notre société en les illustrant par une histoire (peu suivie), au lieu de nous proposer un simple essai. C'est ce qui fait l'originalité de son ouvrage.
Qu'il me soit permis de l'évaluer en faisant la démarche inverse: en séparant l'histoire de l'essai.
J'ai beaucoup aimé la galerie de portraits que nous découvrons au fil des pages. L'auteur possède un sens aigu de l'observation et ses personnages sont criants de vérité, surtout les personnages secondaires (les clients du bar, les adolescents, sans oublier...le chien!). Il saisit particulièrement bien les particularités du langage de chacun (la mère célibataire). Rien n'échappe à son regard caustique.
En ce qui concerne les considérations théoriques, difficile de ne pas suivre l'auteur quand il accuse notre société de nous uniformiser. Cependant...la vie des Fouch ne me fait pas rêver pour autant, leur lutte me laisse sceptique. Plutôt que d'avoir recours à des ruses de Sioux pour changer mon canapé, je préfère le payer au prix du neuf. Et je ne suis pas sûre que l'échangisme soit indispensable au non conformisme... D'ailleurs Fouch, dans le sinistre rêve de la fin, apparait comme un inquiétant gourou qui trahit ses propres idées. Je n'ai pas compris pourquoi.
J'ai donc aimé cet ouvrage, mais j'ai préféré la partie "roman" à la partie "essai". Mais Jérôme Nodenot sera peut-être furieux de voir que j'ai dissocié les deux.
| Son évaluation :
| Réponse de l'auteur au commentaire de MIM : Merci, Mireille, pour votre lecture, qui me fait repenser au but que je m'étais fixé lorsque j'ai écrit "La sagesse des Fouch". Je crois que dans mon esprit l'histoire et l'essai n'était pas dissociés ; les deux sont venus simultanément : ma conception du roman est d'en faire une sorte de laboratoire, où l'imagination (mais à l'origine il y a toujours évidemment un peu de vécu, exacerbé ensuite) et la pensée s'expriment sans contrainte, et spontanément. En général, d'ailleurs, je laisse cette spontanéité en l'état ; voilà pourquoi mes romans sont toujours des "projets de roman". Ensuite, vous avez dit (en parlant des Fouch) : "leur lutte me laisse sceptique". L'essentiel à mes yeux était de montrer d'abord des personnages individualisés, non conformistes il est vrai, non pas pour expliquer comment on doit vivre mais pour bousculer nos idées reçues, et permettre au lecteur de se positionner par rapport à eux. J'essaye de ne pas être un auteur à message, et à vous lire je me demande si j'ai tout à fait réussi ; comme quoi, il existe souvent un écart entre la vision que peut avoir l'auteur d'un texte qu'il a écrit et celle ensuite des lecteurs qui le lisent. Et comme, hélas, ce sont les lecteurs qui le plus souvent ont la vision la plus objective, je suis obligé de me remettre en question sur ce point. Merci, donc, Mireille, de m'avoir bousculé à votre tour. Il n'y a que comme cela que je pourrai avancer.
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