Commentaire de jardinier :
J'ai bien aimé votre livre, Jérôme, et la clarté que vous cherchez à donner à la description de notre société. Je la trouve toutefois un peu trop exclusive, mais je respecte votre point de vue.
Votre point de vue ? Est-ce celui d'Antoine, votre personnage, ou celui d'Antoine, le narrateur. Ces points de vue me semblent tous les deux très proches et je crois superflu que le narrateur évoque à plusieurs reprises son projet de roman, comme s'il s'adressait au lecteur, le tutoyant même. N'est-il pas déjà dans le roman, votre lecteur ? Il en vient à se le demander et, à force, à se dire qu'il ne s'agit là que d'un essai, que le roman proprement dit suivra. Peut-être ?
Je trouve enfin que votre style est sûr et agréable et n'ai relevé que peu de fautes. Je vous lirai encore avec plaisir, dans d'autres ouvrages.
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Réponse de l'auteur au commentaire de jardinier : Ce commentaire, Bruno, met en avant la question de l'énonciation et du point de vue, l'un des problèmes majeurs posés par mon ouvrage, je le concède. En fait, le narrateur, c'est moi-même, Jérôme Nodenot (et mon pseudo sur Alexandrie, "Antoine", n'arrange rien à l'affaire, bien qu'en fait il ne s'agisse que d'une facilité lorsque j'ai dû en choisir un). J'ai imaginé que les Fouch, Antoine, Amélie, tous les personnages du roman sont mes voisins. Les Fouch m'intriguent mais je ne les connais pas vraiment (mon épouse Alice ayant eu écho de leur réputation sulfureuse, elle ne me "permet pas" de les fréquenter) ; malgré tout je décide d'écrire un roman sur eux, en m'appuyant sur les témoignages de leurs amis (en particulier Antoine). Il s'agirait donc d'une sorte d'enquête, d'un recueil d'anecdotes qui en même temps m'inspirent des réflexions personnelles, en vue d'écrire un roman. A la fin, je rencontre plus "profondément" les Fouch, et là je me rends compte que l'image de leur philosophie que me suis faite à partir de ces anecdotes est peut-être très décalée par rapport à la réalité. Je décide alors de laisser le texte tel quel, comme une sorte de carnet "laboratoire d'idées" ; c'est au lecteur, ensuite, de "faire" son propre roman des Fouch, à partir de cette illusion. Je crois, Bruno, que vous avez bien compris le problème, et que l'important pour le narrateur (c'est-à-dire moi-même) était de donner au lecteur la possibilité de réagir sur quelques sujets sociologiques et/ou existentiels ; puisqu'il est clair qu'à la fin du roman nous ne connaissons toujours pas les Fouch, desquels il n'a été question que de façon distordue (jamais directement) tout au long du livre, un peu comme une "Image dans le tapis". Encore merci, Bruno, pour ce commentaire qui une fois de plus m'a donné l'occasion d'approfondir ma réflexion sur "La sagesse des Fouch".
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