Commentaire de Ishtar :
Cette histoire commence au Maroc avec un bataillon sénégalais et des sergents français écoeurants, qui s'acharnent sur des soldats disciplinaires.
L'ambiance dans ce camps est glauque et glaciale et ce malgré la chaleur et les sévices qui règnent à Sidi Moussalah.
Trois ans de service militaire dans le Sahara, il est certain que cela mine les hommes et même les plus costauds car ceux-ci troquent leurs sueurs et leurs peines contre un peu de soupe; le soir, c'est le réconfort dans les déballages sentimentaux car l'obscurité favorise les souvenirs. Gégène le Manchot (Eugène) est gagné lui aussi par cette contagion et c'est ainsi qu'il apprend que "la poule qu'il s'est tapé avant de partir au Maroc, a un gniard de lui" (sourire); et sans le connaître, il éprouve déjà de l'affection pour son fils qu'il veut retrouver à Paris.
A Paris, j'apprécie la démarche assidue d'Eugène pour retrouver Madeleine "le ventre qui a porté sa graine" (sourire)... je déplore seulement, la tournure des événements qui suivent; mon ptit coeur d'artichaut attendait autre chose, qu'une Madeleine travaillant dans une claque et la mort d'Eugène.
Zéphyr s'entoure d'une tristesse déchirante, l'atmosphère de ce roman est noire (façon Borniche) et même si je n'apprécie pas l'ambiance glauque, je suis restée scotchée malgré les 204 pages de ce roman.
Vous avez Monsieur Matrot, une écriture drue, imagée, heurtée qui sert admirablement votre récit dans ce Maroc des années 20 et dans ce Paris, grouillant de hors-la-loi et de paumés.
Décidément, vous lire me donne une impression bizarre et enivrante de vouloir m'encanailler à vos côtés et j'ose avouer commencer à apprécier cela (sourire)...
Je dois être définitivement une véritable adepte matrotienne maintenant (rire)
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