Je viens à l'instant de terminer ton ouvrage Jérome et je constate que l'on retrouve quelques thèmes similaires que dans la "Sagesse des Fouch(s)" : l'anticonformisme de ton personnage principal, le refus de vivre dans un Univers de vitesse, d'obligations professionnelles et familiales, de responsabilités, la lutte contre de vains objectifs tels que l'argent, le pouvoir, la réussite sociale qui sont des leurres clinquants détournant de la vraie cible.

Adam est un marginal. Il a le goût de l'observation et de la réflexion.

Adam est rêveur et introspectif, il a la passion de la lecture et le goût du silence et de la solitude.

Pour lui, l'argent ne doit pas être une finalité mais un simple moyen d'acquérir une certaine liberté de mouvement.

Adam a compris que son épanouissement existentiel se trouvait dans l'amour de l'autre; auprès de sa femme, il vit une stabilité affective.

Adam épure son corps et son esprit pour parvenir à la sérénité et qu'importe les épreuves puisqu'elles sont les étapes d'une révélation, celle de son "Soi" profond.

Adam ne prétend pas asséner la Vérité mais il décrit à Jérome et Alexandre, les arcanes qui le mène peu à peu à cette Vérité.

Une vérité qui continue de se façonner, sans cesse corrigée par le doute et la prudence, tout le long de son existence de son "Soi".

J'apprécie particulièrement la quête d'Adam mais où je ne suis pas d'accord avec lui, c'est que où que l'on aille, on ne peut faire autrement que de s'emporter avec soi alors avant de rêver de plier bagages, au lieu de vouloir "changer d'air", pourquoi ne pas essayer plutôt de changer notre rapport au monde ?

Il me semble que le jour où Adam aura admis que son Bonheur doit se conquérir là où il est... il n'aurait pas eu besoin de vivre en ermite, loin des siens.

Je suis éblouie par "la vie extraordinaire d'Adam Borvis" Jérome; cet ouvrage emmène le lecteur, dans la quête de la Vérité d'Adam et il invite à ouvrir les yeux sur le symbolisme de toute chose par l'apprentissage d'un courage et d'un espoir à long terme.

Sache Jérome, qu'à mes yeux, cet ouvrage est une petite merveille.

Merci Carine pour ce commentaire fouillé, qui a le don de me rassurer. J'ai tenu à publier ce texte (écrit il y a plus de dix ans, donc), parce qu'il m'a semblé démontrer en effet à quel point mes thèmes de prédilection me sont intrinsèquement liés ; on dit que l'on écrit toujours le même livre, et j'ai tendance à le croire. Je suis rassuré, en ce sens où tu as bien perçu cette parenté "métaphysique". Par ailleurs, tu reproches à mon héros de toujours fuir quelque chose, en fait, et c'est vrai qu'il a quand même la bougeotte. Une lapalissade affirme que c'est en s'immergeant dans une autre culture que l'on se révèle à soi-même, ce qui arrive en effet à Adam, à chaque fois. Il y a donc au moins un point positif dans sa démarche. Le point négatif en étant sans conteste l'égoïsme qu'elle sous-tend, comme toujours chez les grands individualistes. Bon, au moins, avec Adam, on voit du pays, c'est déjà ça !