On sent ici se tordre et se détordre un tempérament d’écorché vif qui aime à s’abreuver à la coupe de l’amertume parce qu’il y puise ses meilleurs vers.
Certes, quelques poèmes se tournent vers le plaisir et une sorte d’apaisement. Mais ils sont rares et l’on retiendra surtout la gifle finale de « Mondanités », l’orgueilleuse volonté d’ « Abyssales Pensées », la lâcheté masochiste dont fait preuve le héros de « Tuer l’écrivain », l’amère certitude de « Monty le sait »...
Une vraie découverte. Je me suis fait un peu peur au début (quelques poèmes monocordes), mais très vite l'enthousiasme m'a gagné : j'ai trouvé l'ensemble réussi, fort, empreint de modernité. Car il s'agit ici de la difficulté d'être d'un individu ancré dans notre société, et je crois que c'est là que réside le plus grand intérêt de "La nuit est le jour" : il s'agit d'un recueil de poèmes (avec quelques perles, comme "Tuer l'écrivain", qui m'a rappelé de loin le "Ne me quitte pas" de Brel, j'en i...
Il y a des rimes. Parfois. Et je trouve ça dommage, quand la taille des vers est fluctuante.
Il y a du rythme, parfois aussi, mais souvent il fait défaut. La poésie a aussi besoin d'être une certaine musique, même heurtée, syncopée.
Bref, j'estime que le fond est gâché par la forme. Je ressors de cette lecture avec un sentiment trop mitigé, hélas.
Souvent je me dis qu'ici le poème en prose aurait été plus adéquat.