Commentaire de JC_Heckers :
Il faut l'avouer.
Ces textes dérangent. J'en suis sorti mal à l'aise.
Ce n'est sans doute pas le style d'écriture que j'affectionne. J'ai du mal à m'y immiscer en tant que lecteur. Peut-être me rappelle-t-il trop certaine période, certaines pages écrites alors.
J'ai tenu malgré tout à poursuivre, sachant que si certains styles me rebutent, il ne m'appartient pas de les rejeter sans les considérer avec plus d'attention. Parfois j'apprends à les aimer. Ici flottent de prégnants relents morbides, l'envie vient d’abandonner la lecture et d'aller prendre l'air. Mais il faut se laisser aller à la suffocation vague que ces textes provoquent. Leurs amères obsessions ne m'ont pas laissé de glace. J'en ai été troublé. Peut-être pour y avoir discerné, en filigrane, l'envers que je tente de réprimer. Un envers que chacun, me semble-t-il pourrait apercevoir en lisant l'une ou l'autre de ces nouvelles. Même de façon fragmentaire, floue, lointaine.
Voici une prose où s'ancre une poésie forte, obsédante. C'est une de ses grandes forces. C'est parfois aussi une de ses grandes faiblesses, ainsi dans les monologues de la mère d'Hector (dans "Déjà regretté"), où la richesse d'écriture en quelque sorte plombe la parole et lui donne une pesanteur inappropriée. Peut-être faudrait-il dans certains cas à épurer le style, sans le dénaturer. Un style affirmé (sinon confirmé…) qui ne laissera en tout cas pas indifférent. Il serait dommage de passer à côté de ce recueil sans s’attarder. Malgré mes réticences initiales, je ne peux que saluer, en effet, une véritable nature d’écrivain.
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