Le prix 'Aujourd'hui' décerné à Philippe Roger

Date : Thursday 12 June 2003 @ 11:48:32 :: Sujet : Prix littéraire

Le prix "Aujourd'hui" a été attribué mercredi à Philippe Roger pour son livre "Les Ennemis américains" publié au Seuil. Créé il y a 40 ans par des journalistes, le prix "Aujourd'hui" est décerné à un ouvrage politique ou historique portant sur la période contemporaine. Philippe Roger est chercheur au CNRS et enseigne à l'École des Hautes Études en Sciences Sociales. Il est l'auteur de plusieurs ouvrages, portant notamment sur le XVIIIe siècle et d'un essai sur Barthes (Roland Barthes, roman, Grasset, 1986/Livre de Poche, 1990). Directeur de la revue Critique.

L'antiaméricanisme est une donnée centrale de la vie culturelle et politique en France, où il est plus vif qu'en tout autre pays d'Europe. Il y a là un paradoxe (puisque la France n'a jamais été en guerre avec les États-Unis) et une énigme (car la virulence des réactions antiaméricaines en France paraît sans rapport avec les frictions ou désaccords « réels »). Le but de ce livre est d'éclairer cette « exception française ». L'antiaméricanisme n'est pas la critique des États-Unis. Ce n'est ni une idéologie, ni une doctrine (il est d'ailleurs autant « de droite » que « de gauche »).

L'antiaméricanisme français se présente comme une stratification de discours négatifs qui forment en France tradition, au sens où ils passent, enrichis, d'une génération à l'autre et où ils forment un lien entre des Français idéologiquement divisés. Pour comprendre l'antiaméricanisme français, il faut donc en faire la généalogie. Du dénigrement de l'Amérique par certains philosophes des Lumières à la détestation esthétique de Baudelaire, et de la déception devant « l'ingratitude » des États-Unis pendant la Révolution française, jusqu'aux tensions entre Clémenceau et Wilson, les grands schèmes du discours antiaméricain se mettent en place très vite. Ils ne varieront guère sinon pour le pire.

Quatrième de couverture

L'antiaméricanisme est une donnée centrale de la vie culturelle et politique en France, où il est plus vif qu'en tout autre pays d'Europe. Il y a là un paradoxe (puisque la France n'a jamais été en guerre avec les États-Unis) et une énigme (car la virulence des réactions antiaméricaines en France paraît sans rapport avec les frictions ou désaccords « réels »). Le but de ce livre est d'éclairer cette « exception française ». L'antiaméricanisme n'est pas la critique des États-Unis. Ce n'est ni une idéologie, ni une doctrine (il est d'ailleurs autant « de droite » que « de gauche »). L'antiaméricanisme français se présente comme une stratification de discours négatifs qui forment en France tradition, au sens où ils passent, enrichis, d'une génération à l'autre et où ils forment un lien entre des Français idéologiquement divisés.

Pour comprendre l'antiaméricanisme français, il faut donc en faire la généalogie. Du dénigrement de l'Amérique par certains philosophes des Lumières à la détestation esthétique de Baudelaire, et de la déception devant « l'ingratitude » des États-Unis pendant la Révolution française, jusqu'aux tensions entre Clémenceau et Wilson, les grands schèmes du discours antiaméricain se mettent en place très vite. Ils ne varieront guère sinon pour le pire.



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