Critique publiée par Pascal le 08-07-2002
Profession de foi individualiste, rejet de toutes les doctrines, condamnation du monde de la puissance et de l'argent, éloge de la vie contemplative dans le cadre d'une Inde recréée à merveille, Siddhartha est un roman initiatique devenu au fil du temps un texte " sacré ".
Mot de l'éditeur
Un jour vient où l'enseignement traditionnel donné aux brahmanes ne suffit plus au jeune Siddhartha. Quand des
ascètes samanas passent dans la ville, il les suit, se familiarise avec toutes leurs pratiques mais n'arrive pas à
trouver la paix de l'âme recherchée. Puis c'est la rencontre avec Gotama, le Bouddha. Tout en reconnaissant sa doctrine sublime, il ne peut l'accepter et commence une autre vie auprès de la belle Kamala et du marchand Kamaswani. Les richesses qu'il acquiert en font un homme neuf, matérialiste, dont le personnage finit par lui déplaire. Il s'en va à travers la forêt, au bord du fleuve. C'est là que s'accomplit l'ultime phase du cycle de son évolution. Dans le cadre d'une Inde recréée à merveille, écrit dans un style d'une rare maîtrise, Siddhartha, roman d'une initiation, est un des plus grands de Hermann Hesse, Prix Nobel de littérature.
Chroniques et points de vue
Edition originale, 1922. Par le canal d'un mythe hindouiste, l'auteur, dans cet ouvrage clef, expose sa religion et sa philosophie: "Je ne pourrais vivre un jour sans religion" mais je me passe très bien des Eglises.
Source: Services Documentaires Multimédia
Siddhartha semble avoir jailli des doigts de Hesse comme une eau limpide coule peu à peu d'un glacier. Car les étapes de la vie de Siddhartha, fils de brahmane et enfant, adulte et vieillard en quête de pureté, sont autant de perles d'un cycle, celui d'une vie apparaissant aussi logiquement fluide qu'un torrent qui, quels que soient ses remous, finit dans la mer de l'accomplissement. De la spiritualité sans limites au matérialisme le plus corrupteur, Siddhartha, tour à tour apprenti brahmane, ascète fuligineux ou commerçant jouisseur, foule un chemin qu'il croit pouvoir choisir. Mais, création née de la rencontre de l'éducation protestante de Hesse avec les philosophies orientales, notamment le bouddhisme, le chercheur itinérant devra connaître une rédemption toute chrétienne avant d'accéder à la plénitude. Écrivain confirmé (il a 45 ans quand paraît le roman), Hesse accorde son style, une épure généreuse, à la volonté de purification obstinée de son héros. Rendant ainsi son court roman aussi cristallin que les velléités de Siddhartha sont contradictoires, il procure à ses pages une atemporalité expliquant leur succès jamais démenti. Car, même au milieu d'une mer traversée de courants, l'eau du glacier reste claire, la jeunesse occidentale faisant de Siddhartha le miroir transparent et naïf de ses aspirations désordonnées à l'absolu.
Source: Florian Pittion - Amazon.fr Le critique : Pascal Note : Liens relatifs : Amazon.fr Hits : 5660
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