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    CRITIQUE LITTÉRAIRE
    Carnets intimes - Sylvia Plath




    Critique publiée par Woland le 06-11-2006

    C'est un recueil de nouvelles, parsemées d'extraits du journal tenu par Sylvia Plath, qui se suicida le 11 février 1963, alors qu'elle se retrouvait seule avec ses deux enfants dans la maison qu'elle avait louée à Londres et où avait séjourné Yeats.

    Depuis sa jeunesse, la jeune femme souffrait de troubles maniaco-dépressifs - qu'on appelle aujourd'hui troubles bi-polaires - faisant alterner l'enthousiasme le plus grand à une angoisse existentielle tout aussi excessive. Faut-il voir, dans la disparition précoce de son père, Otto Plath, mort des suites d'une gangrène, la source de ses problèmes ? Il est trop tard pour le dire mais cela a sans doute constitué l'une des pierres de taille de ses problèmes.

    Sa première tentative de suicide eut lieu en 1953 et lui laissa une cicatrice sur la joue, dont elle parle bien souvent dans ces "Carnets Intimes" qui m'ont permis de découvrir un écrivain que j'ignorais. Il faut dire qu'elle est surtout connue pour ses poèmes et aussi pour son roman "La Cloche de Détresse" qui évoque sa dépression et son internement en maison psychiatrique. Mais, pour peu que l'on s'intéresse un tant soit peu à l'art de la nouvelle, on ne peut que s'incliner devant le talent déployé dans "Cette chère veuve Mangada", version améliorée de "La veuve Mangada", qui nous conte les tribulations autobiographiques de Sylvia Plath et de son mari, Ted Hughes, du côté d'Alicante.

    "Langues de Pierre", qui décrit sans fard l'état d'épuisement qu'elle connut après sa tentative de suicide ratée de 1953, puis sa renaissance, est aussi d'une grande et belle eau. De même, "Le Garçon au Dauphin", tout ce qu'il reste d'un roman projeté mais jamais terminé. Et puis bien sûr le vénéneux "Sweetie Pie et les réparateurs de gouttière" où l'atmosphère mêle habilement la réalité la plus triviale à un malaise diffus soulevé par les fantasmes cruels d'une petite fille.

    Cela faisait longtemps que je gardais ce recueil sous le coude et je crois que, du coup, dès que je le pourrai, je me procurerai les autres oeuvres de Sylvia Plath.

    Et vous, l'avez-vous déjà lue ?


    Le critique : Woland
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