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    CRITIQUE LITTÉRAIRE
    Pot-Bouille - Emile Zola




    Critique publiée par Woland le 04-01-2007

    Cuisine cynique et petite-bourgeoise où les domestiques ne valent guère mieux que leurs maîtres, "Pot-Bouille", premier volet des aventures, dans la capitale, d'Octave Mouret , ce Rastignac des calicots, compte parmi les ouvrages les plus féroces d'Emile Zola. Pourtant, à l'époque, il fut assez mal accueilli et ses tirages n'eurent rien à voir avec ceux de "L'Assommoir."

    L'intrigue est des plus simples : une vaste maison bourgeoise, des locataires ou propriétaires à chaque étage et, plus on se rapproche de l'étage des bonnes, plus le statut social des locataires s'effrite. Mais Zola ne nous dépeint pas que les portes de ces logements, cossus ou pas : il entre là-dedans, enquête, analyse, rapporte avec un humour et une férocité jubilatoires. Et pour finir, il lâche là-dedans celui par qui le scandale va se déchaîner, le jeune et sémillant Octave Mouret, arriviste aux dents longues qui finira, après avoir pris pour maîtresse la femme de son premier employeur, Auguste Vabre, par couler celui-ci en épousant sa concurrent directe, la belle Mme Hédouin.

    Les types ici sont un mélange de Daumier et de Dubout tout bonnement exemplaire. On n'insiste jamais assez, je trouve, sur l'oeil de peintre qu'avait ce terrible myope de Zola. Ses personnages, le lecteur les discerne aussi nettement que s'ils venaient à sa rencontre : les bandeaux sages et les minauderies de Mme Juzeur, que l'on définirait aujourd'hui comme une allumeuse profondément inhibée ; la froideur défensive de Mme Duveyrrier qui, mal mariée, se console en offrant des réceptions auxquelles se presse tout l'immeuble et où, à chaque fois, elle brille au piano, sa passion ; son frère, Auguste Vabre, l'oeil toujours à moitié fermé par les migraines, qui épouse Berthe Josserand sur un coup de folie presque aussitôt regretté; l'autre frère, Théophile, un cocu magnifique qui trouve moyen de faire une scène de jalousie à sa femme au beau milieu de l'église, lors du mariage d'Auguste et de Berthe ; Valérie, son épouse, complètement détraquée par un mariage qui ne lui apporte aucune joie et qui court les amants à l'extérieur ; Duveyrrier lui-même, procureur austère qui se fait gruger par une maîtresse avant de mettre enceinte la malheureuse bonne des Josserand, Adèle (l'accouchement de celle-ci est l'un des plus affreux que j'aie jamais lus) ...

    Et puis, bien sûr, il y a la tribu Josserand. La mère d'abord, interprétée au cinéma par Jane Marken et, à la télévision, par l'extraordinaire Françoise Seigner. Une mère abusive, obsédée par l'idée de marier ses deux filles, Berthe et Hortense, et qui, pressée par les frais qu'impose cette quête au mari, rogne sur tout lorsqu'elle se retrouve dans son intérieur. Hautaine, dominatrice, écrasante, elle méprise son mari, un faible employé de bureau qui se crève les yeux jusqu'à deux heures du matin pour copier des adresses et mettre ainsi un peu de beurre dans les épinards de ses filles. Ambiguë, elle irait, pense parfois le lecteur impartial, jusqu'à prostituer ses filles à leur oncle, son frère Bachelard, pour leur obtenir une dot. Indigne, elle rejette son fils, Saturnin, qui n'a pas toute sa tête et qu'elle finira par faire interner, quitte à le faire sortir de l'asile lorsqu'une parente lui lègue une petite fortune, pour lui faire signer une renonciation en faveur de ses soeurs. Tyrannique, elle compte les morceaux de sucre et terrorrise Adèle, sa malheureuse bonne, qui vient de Bretagne et qui, infiniment moins maligne que Bécassine, ne comprend même pas lorsqu'elle tombe enceinte des oeuvres de Trublot ou de Duveyrrier.

    Au sein de toute cette boue qui monte de la loge des concierges - encore deux numéros infâmes, ces deux-là - jusqu'aux soupentes des bonnes où la pauvre Adèle accouchera seule et sans aide avant d'aller abandonner son enfant sous un porche, deux ou trois figures tentent de faire preuve d'humanité : le prêtre de St Roch qui rêve parfois à d'autres paroissiens, la petite Mme Pichon, première maîtresse d'Octave sur Paris et qui aidera Berthe lorsque celle-ci risquera de se faire coincer dans l'immeuble en flagrant délit d'adultère et enfin Trublot lui-même, noceur infernal qui préfère les bonnes aux bourgeoises mais qui, malgré tout, se risquera à aller prendre des nouvelles d'Adèle lorsque la malheureuse aura accouché.

    Quant à Octave Mouret - et c'est probablement ce que voulait Zola à moins qu'il ne se soit pris d'amitié pour son personnage et n'ait décidé, ultérieurement à son plan, de le dépeindre ainsi - il laisse au lecteur une impression de sympathique canaille, arriviste et égoïste certes mais dans le fond tellement aimable qu'on ne peut guère lui en vouloir.


    Le critique : Woland
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