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    CRITIQUE LITTÉRAIRE
    Marthe - Collectif




    Critique publiée par Woland le 04-03-2007

    C'est en 1981 que ce recueil d'une correspondance entre quelques membres d'une famille de petite noblesse normande a été publié chez Seuil. Les lettres avaient été découvertes par hasard, dans un grenier. Au début, il y en avait suffisamment pour que l'on comprît qu'une sombre affaire de famille avait durement pesé sur un certain nombre d'existences. Alors, on chercha, on chercha encore afin de découvrir les lettres qui s'étaient perdues, jusqu'à ce que l'on fût à même de reconstituer à peu près l'intégralité de l'histoire. Cela prit à peu près dix ans pour tout mettre en ordre mais le résultat dépasse les espérances.

    Lorsque débute la fraction de cette correspondance qui nous a été conservée, Marthe de Montbourg, jeune fille de la bonne société, est enceinte des oeuvres du cocher de sa mère. (Comme nous sommes en 1892, vous imaginez le scandale.) Elle a tout juste vingt ans et, si l'on s'en tient aux échanges de sa mère, Emilie de Montbourg, avec son oncle, Charles de Cérilley, elle possède aussi une nature "violente, portée aux excès" et, bien entendu, "hystérique."

    Ce n'est que bien plus tard que nous apprendrons que son père, Armand de Montbourg, était atteint par la siphyllis et que cela a vraisemblablement marqué sa descendance. Son fils, Emile, mourra à 28 ans et sa fille aînée, Eléonore, quelques années après l'accouchement de Marthe : tous deux présentaient des traces d'hydrocéphalie et, de l'aveu de Charles de Cérilley, proféré à un moment d'extrême tension, "Eléonore n'était pas mariable."

    De même, au fur et à mesure que défilent les lettres et que le lecteur s'enfonce dans l'histoire, il se surprend à s'interroger sur l'état nerveux de Mme de Montbourg, laquelle semble avoir tout de même beaucoup négligé l'éducation de sa fille cadette et qui fait preuve de beaucoup d'emportement dans ses réactions. On a compris très tôt qu'elle avait toujours préféré son fils mais de là à abandonner pratiquement Marthe à la seule compagnie des domestiques de la maison ...

    Après l'accouchement, l'enfant de Marthe - Georges - est placé chez une nourrice. Et la chasse au mari, déjà si délicate à l'époque dans des conditions normales mais ici devenue singulièrement périlleuse, commence.

    Le flot de prétendants, tout ce qu'ils avouent et surtout tout ce qu'ils cachent, les prétentions (surtout financières) que conserve Mme de Montbourg pour sa fille et ses illusions sur les possibilités de faire muter un tel dans telle ville tout simplement parce que cela servirait mieux ses plans ont quelque chose d'ahurissant.

    Enfin, se présente le supposé sauveur : Robert Caron d'Aillot. Avec son mariage avec Marthe et la reconnaissance officielle qu'il fait du petit Georges - et qui était l'une des conditions du contrat - la tragédie s'amplifie. Car il s'agit bien d'une tragédie, non pas une superbe tragédie grecque dominée par le sens de l'honneur ou encore la quête du pouvoir mais une tragédie XIXème, une tragédie à la Zola (on songe à "Pot-Bouille", c'est inévitable), une tragédie mesquine et embourgeoisée où l'argent règne sans partage.

    "Marthe" est aussi un portrait absolument remarquable du prototype de la "femme battue" moderne, qui s'entête à rester avec son mari parce que, malgré les mauvais traitements qu'il lui inflige, tous deux s'entendent fort bien sur le plan sexuel. On reste frappé entre autres par cette caractéristique confondante que l'on retrouve toujours chez ces femmes : elles rusent aussi bien avec leur tortionnaire qu'avec leur entourage. Avec le premier, me direz-vous, c'est de bonne guerre. Mais avec le second ?

    Marthe ne dit pas toujours la vérité et jusqu'au bout, jusqu'à son divorce, elle mentira avec un aplomb incroyable. Oh ! certes ! Aillot est bien pire. N'empêche : bien qu'on ne puisse s'empêcher de plaindre bien souvent la malheureuse, on n'arrête pas non plus de se poser des questions sur sa véritable nature.

    Par exemple, elle avait coutume d'appeler son mari "mon Chat." Or, après son divorce, dans la correspondance qu'elle commence à échanger avec son cousin, Henri de Cérilley - le fils de Charles - on note que, peu à peu, de "cher Henri", elle passe à ... "cher Chat angora."

    Que voulez-vous, ça donne à penser ...

    D'autant que, en face, chez Henri, il y a l'espoir - que caressait son père de longue date - de récupérer la fortune (25 millions de francs 1981 à peu près) laissée à Marthe par sa soeur et sa mère. Espoir qui se réalise d'ailleurs en grande partie, je vous laisse le découvrir.

    Un ouvrage passionnant qui autorise plusieurs niveaux de lecture et qui laisse tout de même le lecteur assez perplexe. Si vous le lisez, n'hésitez pas à venir donner votre avis.


    Le critique : Woland
    Note :
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