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    CRITIQUE LITTÉRAIRE
    Gatsby le Magnifique - Francis Scott Fitzgerald




    Critique publiée par Woland le 29-06-2006

    Personnellement, j'ai toujours trouvé que la littérature américaine du XXème siècle marquait une véritable fascination envers la Tragédie. C'est Faulkner qu'on cite bien sûr en premier en ces occasions mais il ne faudrait pas oublier John Steinbeck (qui joua sur les deux tableaux, celui de la Tragédie échevelée, avec "A l'Est d'Eden" comme celui de la Tragédie sobre avec ce chef-d'oeuvre qui s'appelle "Des Souris et des Hommes"), Norman Mailer, Truman Capote (Si "De Sang-froid" n'est pas une tragédie, qu'est-ce que c'est ?) ou, au théâtre, le baroque et flamboyant Tennessee Williams.

    S'y ajoute pour moi désormais un auteur dont j'avais évidemment entendu parler mais dont, je l'avoue à ma grande honte, je n'avais jamais lu un seul écrit jusqu'ici, à l'exception d'une nouvelle fantastique publiée dans l'un des volumes "Alfred Hitchock présente ..." au Livre de Poche. (Je l'ai encore, cette nouvelle et je vais d'ailleurs la relire.)

    Cet auteur, c'est Francis Scott Fitzgerald qui mourut d'une crise cardiaque en 1940 après avoir menée la vie excentrique et rongée par l'alcool d'un suicidaire-né.

    On l'oppose souvent à Hemingway - que je n'ai jamais pu lire tant son style (ou son absence de style ???) me rebute - mais, pour l'un comme pour l'autre, le procédé est injuste. Tous deux cherchaient à se détruire en éblouissant au maximum leur entourage, voire la terre entière, tous deux voyaient en la Mort le feu d'artifice suprême destiné à sceller leur légende.

    "Gatsby le Magnifique" marque l'apogée de Fitzgerald qui, plus jamais, ne retrouvera pareil éclat aux yeux du monde. L'intrigue en est supérieurement simple mais cette simplicité justement est si diabolique et l'agencement en est si rigoureux que ce roman atteint avec un naturel parfait aux plus hauts sommets de la Tragédie antique.

    Nous sommes pourtant en 1922, à East Egg, l'un des faubourgs de New York où le narrateur, Nick Carraway, vient tout juste d'emménager. En cette époque où la Prohibition est reine et où rien ne laisse présager qu'un certain jeudi de novembre 1929, la chute de Wall Street entraînera dans la mort nombre de fortunes aussi conséquentes que récemment acquises, Carraway a pris un poste dans une banque. Côté sentimental, il entretient une petite correspondance avec une jeune fille dont il est vaguement amoureux et qui est demeurée dans le Middle West dont il est originaire.

    Un jour, par curiosité autant que par ennui, Carraway traverse la baie pour se rendre à West Egg, banlieue nettement plus riche et plus snob qu'East Egg, pour y déjeuner chez sa cousine, Daisy. Celle-ci s'est mariée avec l'un de ses pairs, Tom Buchanan, fils de famille aisée en qui Fitzgerald nous dépeint, non sans cruauté, le WASP-type.

    C'est au cours de ce déjeuner que Nick fait la connaissance de Jordan Baker, joueuse de golf professionnelle, dont il tombe amoureux. C'est aussi au cours de ce déjeuner qu'il entend pour la première fois évoquer le nom de son plus proche voisin à East Egg, Jay Gatsby.

    Enfin, nouvelle qui le sidère, il apprend également que Buchanan a une maîtresse, que ce n'est pas la première fois, que Daisy n'ignore rien de la chose et que tout cela crée beaucoup de tensions dans le couple de ses cousins.

    Plus tard, Tom le mènera presque de force chez sa maîtresse, Myrtle Wilson, à qui il a loué un petit pied-à-terre à New-York dans une résidence luxueuse. Nick ne saisit pas très bien ce que son cousin trouve en cette femme somme toute vulgaire, qui n'est autre que l'épouse d'un gérant de station-service avec qui, bien entendu, Tom a fait ami-ami. Comme il est homme, il ferme néanmoins les yeux sur une situation qu'il juge malhonnête et malsaine mais tout au fond de lui prend racine le mépris qu'il laissera éclater à la fin du roman envers Buchanan.

    En parallèle, Nick se rend à l'une des somptueuses réceptions que donne Gatsby, son voisin. Il a la surprise d'y croiser Jordan Baker, laquelle est venue là comme tant d'autres, amenée par l'ami d'un ami de ... qui avait entendu dire qu'on s'amuserait bien. De papotages en ragots de mondains quasi professionnels, venus là pour manger et surtout boire victuailles et alcools de qualité sans débourser un seul centime, Carraway saisit les plus invraisemblables histoires sur Gatsby et surtout sur les origines de sa fortune. Si certains soutiennent qu'il est bel et bien l'ancien étudiant d'Oxford et le fils de famille qu'il affirme être, la majorité ne relève en lui que le bootleger sans scrupules, l'associé d'individus dont il est préférable de ne pas citer les noms.

    Pourtant, Gatsby est un homme charmant. Plus il le fréquente et plus Carraway s'en persuade même si, à certains moments, un doute subtil s'en vient l'effleurer. C'est donc de fort bonne grâce qu'il finit bientôt par favoriser les retrouvailles de Gatsby avec Daisy. Les deux jeunes gens s'étaient en effet rencontrés cinq ans auparavant et avaient eu une brève liaison. Puis Gatsby avait rejoint l'armée américaine en Europe où il s'était d'ailleurs comporté en héros. Hélas ! en le rendant à la vie civile, l'armée l'avait aussi rendu à son statut minable de fils de fermier dans l'impossibilité absolue de prétendre à la main d'une jeune fille telle que Daisy. Au reste, celle-ci, lasse d'attendre, avait épousé Tom Buchanan et sa fortune.

    A partir de là, nous entrons dans la véritable tragédie, l'une de celle qui eût séduit les Anciens Grecs et l'on reste ébloui par l'incroyable naturel avec lequel Scott Fitzgerald noue et dénoue les fils de la trame qu'il a tissée.

    Sous une autre plume, l'histoire aurait été pesante, voire invraisemblable. Avec la sienne, elle irradie d'éblouissants éclairs de poésie sans porter atteinte un seul instant à la rigueur toute mathématique du découpage. La magie qui s'opère, à la fois aérienne et profonde, participe de cette antique fascination qui saisit encore les modernes lorsqu'ils prêtent l'oreille à ces mythes impitoyables où des mortels qu'attirait trop l'Olympe se voient rejetés, foudroyés, sur la terre. Ou plutôt, comme l'écrit Scott Fitzgerald au final :

    "Gatsby croyait en la lumière verte, l'extatique avenir qui, d'année en année, recule devant nous. Il nous a échappé ? Qu'importe ! Demain, nous courrons plus vite, nos bras s'étendront plus loin ... Et un beau matin ...

    C'est ainsi que nous avançons, barques luttant contre un courant qui vous rejette sans cesse vers le passé."


    Le critique : Woland
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