Noter un livre me semble un peu incongru, je préfère le commenter. J'ai aimé lire Le Baron Caraïbes pour plusieurs raisons: J'ai aimé cette amitié d'une nature exceptionnelle entre les personnages principaux. j'ai aimé les premières pages qui, égrenant les idées conventionnelles et les fantasmes que certains noms de lieux (plus que les lieux eux-mêmes) suscitent, donnent le ton, définissent un enjeu: il s'agit bien de voyage, d'ailleurs, et si les Antilles offrent bien au lecteur le lot attendu de ti-punchs, de zouk et de doudous, l'approche se fait par une sympathie sans condescendance qui permet de traverser la carte postale au-delà des clichés. Salaber dit la convivialité en révélant la sagesse qui la sous-tend et non en l'acoquinant avec une quelconque superficialité. De plus il sait mener un récit de façon à prendre le lecteur. Tout l'épisode de l'expédition en mer et de la poursuite, le mystère, le suspense et l'intensité qui y règnent rapprochent ce roman du cinéma. Les deux arts se nourrissent mutuellement. Ici, avec l'alternance d'action et de flash back, il y a matière à un film d'action populaire et intelligent qui traduirait bien l'humanisme que véhicule cette histoire.